Recueil d'une allumée au feu de bois

Recueil d'une allumée au feu de bois

Versée du bocal


En avant !

En avant !

Bon Dieu de crénom du Diable !

Satané croix du monstre Satan !

Qui ruisselle et cherche un nom ignoble !

Pour son compagnon nouveau de son gauche bras !

Nous l'appellerons entre nous 'L'unique bête à trois têtes' !

J'ai nommé : 'Cibère !


01/06/2013
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La Légende de Jimmy Gros trous aux orteils et de celui dont on ne connaîtra jamais le nom

 

 

Nous sommes en plein milieu de montagnes : voilà parmi elles une
vaste plaine. Le vent qui souffle sur l'étendue de sable est chaud :
il en emporte et en ramène d'autre. Des ballots de paille s'envole
sur le terrain horizontal d'entre les monts. Au plein milieu de cette
plaine se dresse un village encerclé par des monceaux de bois, comme
peureux de certaines légendes. D'ailleurs, en parlant de légende,
nous allons en découvrir une. Elle se déroule justement dans le
lieu peu accueillant décrit auparavant : elle s'appelle « La
légende de Jimmy Gros trous aux orteils et de celui dont on ne
connaîtra jamais le nom »...

 

Nous sommes en effet en plein milieu de montagnes. Le vent qui souffle sur
le sable est chaud : il brûle même. Il râpe la peau du visage
des gens qui habitent là et les rend aigris. Ces personnes ont peur
de tout : du voisin volant leurs affaires au vieux monsieur qui
raconte des bêtises, en passant par des étrangers qui voudraient
acheter leurs biens. Mais plus encore : ils ont une peur
irrémédiable de tous les êtres surréalistes pouvant débarquer
chez eux afin de faire une compétition d'ego. Parce que, malgré
leurs très nombreuses peurs, il faut dire qu'ils sont très fiers de
ce qu'ils sont. En bref, le village décrit ici est bien
inhospitalier : quiconque s'y aventurerait le regretterait.

 

Pourtant, un jour, une jument se présenta devant la frontière : elle
était auburn et ses yeux écarlates lançaient des éclairs. En
galopant, elle faisait gigoter sa longue queue toute ébouriffée par
le vent. Du sable perlait sa crinière. Nous ne vînmes rien de
l'homme posé sur les hanches de cette jument cette fois-là. On
remarqua juste qu'il avait un revolver dans son étui au côté
droit. La deuxième fois, les habitants du village purent bien
l'identifier : il vint seul cette fois-là et se posta plus de
deux jours devant le village, à quelques centimètres de la
frontière. Il portait un jean délavé. On ne retenait de son visage
que son ample moustache. Ses mains étaient aussi grises que ses
bottes et son regard lançait des défis.

 

Alors, quand ce bonhomme se présenta de l'autre côté de la Ligne sacrée,
tout le monde était en alerte : le cuisinier regardait par la
fenêtre et fixait l'homme du haut de son chapeau à ses bottes
toutes poussiéreuses ; la vieille octogénaire qui se balançait
tous les jours dans son rocking-chair ponctuait les balancements en
s'arrêtant pour contrôler le monsieur, voir s'il allait passer
cette ligne ; et puis les enfants s'arrêtaient de jouer aux billes
pour observer l'homme d'un regard interrogateur et ils se
chuchotaient des hypothèses à propos de lui. Au bout de deux jours
où on ne le quittait pas des yeux, les hommes se remirent à laver
le linge, les femmes à réparer l'église de leur village, le prêtre
à dire la messe du matin. Au bout d'une semaine, tout le monde s'y
était accommodé, même le chien Gugusse qui n'aimait d'habitude pas
que l'on traîne autour de sa propriété.

 

C'est exactement à ce moment précis que l'homme décida de passer la
frontière.

 

Il émit un rire sourd, descendit les bras de sur les hanches qu'il
avait depuis ces deux derniers jours et s'avançait d'un pas sûr. En
dépassant la Ligne sacrée, tous les habitants reçurent comme une
décharge électrique : chacun resta blotti chez lui, les yeux
collés aux fenêtres. Tout le monde, sauf Jimmy Gros trous aux
orteils et ses amis qui sortirent de la taverne bien cognés du
bocal, leur nez dans la colle, sentant le formol à plusieurs
kilomètres à la ronde. Ils rigolaient, eux aussi, mais ne s'en
rendaient que vaguement compte, contrairement à notre homme qui
s'avançait de plus en plus dans le village en direction du groupe de
Jimmy. (Au fait, l'origine de cette appellation vient du fait que, sa
maman ayant de gros doigts, elle tint son fils par les orteils quand
l'heure fut venue de le tremper dans les eaux du Styx. Du coup, il
avait toujours la marque de ce jour, comme de « gros trous aux
orteils », d'où son appellation.) L'homme semblait
s'intéresser tout particulièrement à Jimmy. Peut-être pour
l'histoire qui faisait son nom. Ou bien pour obtenir ce pied si
particulier qu'avait Jimmy. Ou encore pour anéantir ce village de
fou qui avait peur de tout, en commençant par éliminer Jimmy, le
plus bête de tous parce qu'il n'avait pas été à l'école.

 

L'homme au regard qui lançait des défis courrait maintenant, essayant de
rattraper le groupe. Il s'arrêta simplement à cinq mètres d'eux.
Jimmy, encore coincé du bocal, marchait difficilement comme ses
camarades en tenant, ne sait-on pourquoi, un couvercle de casserole.
Il leva la tête en apercevant des bottines devant lui. Il rigolait
déjà, mais là, ce fut l’hilarité. Il trouvait cela tellement
drôle de voir ce bonhomme dont le regard fusait vers eux, comme
attendant quelque chose de leur part. Il leva l'index droit et le
montra à ses amis en rigolant de plus belle. L'homme, au contraire,
prenait très au sérieux la situation, en remettant les bras sur les
hanches. Il lança un regard cette fois-ci vraiment méchant et
laissa tomber ses bras pour pousser Jimmy plus de vingt mètres après
lui. Jimmy, tout secoué, ne se rendait pas compte de la gravité du
moment. Ses amis furent encore moins conscients de ce qui se passait.
Jimmy ne chercha même pas à remettre son chapeau : il
travaillait durement à l'intérieur pour se remettre les idées en
place et se protéger quelque peu avec son couvercle de casserole.
C'est pour cela que, quand l'homme sortit le revolver de son étui
droit, son sang chauffa et ses tempes se bombèrent: il ne savait pas
ce qui se passait mais il sentit tout son corps se mettre en alerte.
De la sueur glissa du haut de son front, tout le long de son visage,
des sourcils à la joue, jusqu'au menton. Quoique elle n'eut pas le
temps d'y parvenir : l'homme tira quatre coups.

 

Jimmy avait les yeux fermés. Quand il les rouvrit, il fut surprit de ne
ressentir aucune douleur. Le couvercle de casserole avait tout pris
pour lui. Il se dit, un moment seulement, que l'homme qui lui avait
tiré dessus était un sacré mauvais tireur. Et puis, il regarda la
chaussure de son pied qui lui valait son nom : les balles
avaient percé la chaussure exactement parfaitement où il avait les
gros trous à ses orteils. L'homme avait simplement voulu s'amuser un
peu et  percer cette illustre chaussure qui recouvrait ce pied si
particulier. « Wahoo. » se dit finalement Jimmy. Au
moment où il releva la tête pour essayer de repérer son héros,
celui-ci lui lança un clin d’œil et s'évapora dans le lourd vent
chaud de la région...

 



 


13/05/2013
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Délire ordonné

Amère est la mère en fin de l'ère

 

Amère est la mer en faim de terre

 

Ah ! Mais.... Rrrr ! Et l'amer enfant de l'air


21/02/2013
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Fatigue aimante... Aimante fatigue

Elle suaitait comme une grande entité. Russe, par bien des aspects. Elle avait l'air que nous respirions finissait par être issue d'une autre culture. Auprès d'un siècle futur. Peut-être américain. Non. Emploi de la négation ici parce que la pièce était froide. Elle venait sûrement d'un pays nordique. Où tout n'était qu'arrogance.

Lis. Lisse. Elle l'était sous le lis du porche. Elle entendait son cher et dur. Attendait l'aubène. l'eau bène


31/01/2013
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Métiers de l'édition

Manon chante une chanson en son nom. Merlin peint un lapin brun. Meunier et Meunière serrent la pince de bon matin. Esther mène son verre avec agilité. Parmi les invités, elle se faufile. Elle course, danse un peu mieux. Sur un pied. Une main. Un nombril. Des corps. Qui se tortionnent. Grimacent. S'embrassent. Cultivent leurs pieds. Leurs apprennent des vers. Tardieu. Un et un font trois : trois oies égalent bien deux fois gras, non ? Aux cheveux aussi. Mais c'est alors l'apprentissage de la vie qui s'effectue. Jeanne bêle auprès de son âme. La prendra-il pour une brebis ? Si, s'il te plaît ! suppliait-elle intérieurement. Tellement en profondeur que cela en trouait ses propres chaussettes. « Bravo, hein ! » pleurait-elle. Issu de la bourgeoisie animale. Issu de l'animalité bourgeoise, l'âne ricanait : « Bouh ! »


30/01/2013
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